Histoire

Historique château du bois glaume



Le Bois Glaume passa par alliance au début du XVè siècle aux Bain de Châteaugiron, 

                                         

par alliance au XVè siècle aux Malestroit,
                                         

par alliance aux Raguenel vicomtes de la Bellière,

                                         

par alliance en 1471 aux Rieux, 

                                         

par alliance en 1513 aux Laval, barons de Châteaubriand,     

                                         

par succession en 1543 à Anne de Montejean, veuve de Jean vicomte d’Assigné, 

                                         

par alliance aux d’Assigné, 

                                         

par alliance dans la seconde moitié du XVIè siècle aux Cossé-Brissac,
                                         

par vente à réméré (vente avec faculté, sans obligation, de rachat par le vendeur, le vendeur préserve donc une option de rachat pendant une durée à convenir contractuellement) aux de la Marzelière,
                                         

par vente judiciaire en 1683 aux Denyau,
                                         

par retrait lignager (reprendre un bien héritable qui fait l'objet d'une vente au membre d'un autre lignage en remboursant à l'acquéreur le prix d'achat de celui-ci) les Coëtquen de la Marzelière le retirèrent en 1684,
                                         

par alliance au conte de Mornay,
                                         

par succession vers 1766 à Renée-Thérèse de Boiséon, femme de Louis de la Bourdonnaye de Montluc, les la Bourdonnaye l’avaient encore en 1789.

Anoblissement de la terre entre 1442 et 1513:

La terre du Bois Glaume, appelée Bois Guillaume jusqu’au XVIIIè siècle, apparaît en 1513 et appartient au seigneur de Châteaubriand.

Acquisition par les Drouet au XVIIè siècle:

La terre est acquise par les Drouet dans la première moitié du XVIIè siècle. Ils descendaient de Geoffroy Drouet, premier maire de Nantes et anobli en raison de cette fonction. Il portait de gueules à trois coeurs d’or et une rose de mesme en l’abysme. (la noblesse de cette famille fut confirmée par le Roi en 1671. Un nouveau procès eut lieu en 1699-1700 et une lettre de Béchameil de Nointel conservée aux archives d’Ille et Vilaine confirma à nouveau la noblesse des Drouet)

Le premier Drouet, seigneur du Bois Glaume a pour prénom Julien et est inhumé à Saint-Germain à Rennes en 1641, son fils, également prénommé Julien, est enterré à Poligné en 1684. On peut penser que des travaux importants furent faits vers le milieu du XVIIè siècle.

Travaux du XVIIIè siècle:

Le fils de Julien Drouet, François Olivier, né en 1683, fut seigneur du Bois Glaume de 1684 à 1765. Il épousa au début du XVIIIè siècle Jeanne Chéreil (leur premier enfant naquit en 1708), fille d’un sieur de la Rivière, conseiller au Président. Les Chéreil portaient d’azur au sautoir engueslé d’argent. Jeanne Chéreil fut inhumée à Poligné en 1748.

François-Olivier Drouet développa l’importance de sa seigneurie, le 20 février 1744 il achète à Henri Picot, seigneur de Trémar, la seigneurie de la Cochetière. En 1751, il déclare posséder aussi la Griffais.

Durant cette période, des travaux furent faits comme l’indiquent les monogrammes D et C (Drouet et Chéreil) enlacés en motif central du balcon de fer forgé de la fenêtre du premier étage de la travée médiane.

Ces travaux se prolongèrent sans doute au-delà de 1748, date du décès de Jeanne Chéreil car les joints sont trop apparents pour que les armes aient jamais été gravées sur le fronton triangulaire de la façade.

En 1783, Mathurin-François Drouet et Marie-Prudence Drouet, seigneurs du Bois Glaume, offrent une cloche à la chapelle de Crevin dont ils sont devenus seigneurs fondateurs par l’achat de la Cochetière.

Description sommaire de l’architecture du Château:

Le château est un édifice à plan rectangulaire. Il comporte au nord un décrochement en avant-corps, à l’ouest et à l’est des séries de quatre fenêtres sur deux étages, deux lucarnes correspondants aux fenêtres centrales, et au sud il comporte deux ailerons latéraux en saillie sur la façade.
Le corps central étant en retrait et présentant une légère avancée centrale logeant au rez-de-chaussée la porte à un arc en plein cintre, au 1er étage une fenêtre, le tout flanqué de montants en pierres en bossages sur lesquels reposent un grand fronton triangulaire débordant sur le toit et abritant les armes de la Bourdonnaye.

La façade sud est ouverte au Rez de chaussée de quatre fenêtres à linteaux cintrés et d’une porte centrale à arc en plein cintre, et au 1er étage de cinq fenêtres à linteaux cintrés. Deux lucarnes à fronton suivent l’alignement vertical des ouvertures des ailerons latéraux, tandis que des lucarnes à oculé suivent celui des ouvertures du corps central. Il n’y a pas de lucarne au-dessus du fronton central.

La Chapelle est un bâtiment de plan rectangulaire amorti à l’Est par trois pans coupés aveugles. Elle est éclairée par deux fenêtres à arc en plein-cintre ouvertes près du choeur dans les murs de la petite nef. Elle possède une porte latérale au sud et une porte principale à l’occident.

Histoire du Château:

La seigneurie de Poligné était une châtellerie ancienne comprenant 5 à 6 paroisses. Elle exerçait au bourg un droit de haute justice. (Le seigneur (ou plus exactement le juge seigneurial) peut juger toutes les affaires et prononcer toutes les peines, dont la peine capitale (d'où le nom de jus gladii, litt. « droit de l'épée »), celle-ci ne pouvant toutefois être exécutée qu'après confirmation par des juges royaux (appel obligatoire, porté devant les parlements). La haute justice jouit de la plénitude de juridiction au civil comme au pénal.)

Le château du Bois Glaume, encore nommé Bois Guillaume au XVIIIè siècle, tire, selon nous, son nom de son fondateur vraisemblable, le Guillaume de Poligné qui vivait au XIIIè siècle. L’édifice actuel devrait être le troisième au moins, il existait autrefois un ancien château médiéval remanié à la Renaissance française et remplacé par l’actuel château.

Les ruines d’une construction très ancienne existaient il y a plus de quatre cents ans sur le penchant sud-ouest de la butte. Nous citons Guillotin de Corson: « Nous savons qu’en 1539 on voyait à coté de l’étang du Bois Glaume quatre journaux de terre en buissons et aulnayes, buttes et vieilles murailles ». Il s’agit de la motte castrale (souvent appelée «motte féodale» ou parfois «poype» dans certaines régions, est un type particulier de fortification de terre qui a connu une large diffusion au Moyen Âge.)

De nos jours, subsiste le profil accusé d’une motte castrale et de profondes douves qui recevaient l’eau de la pièce d’eau.

Un second château exista au XVIè et XVIIè siècles. Le beau bâtiment que nous avons sous les yeux, pour reprendre le mot de P. Banéat, « flanqué de deux ailes peu saillantes, son toit présente un grand fronton triangulaire armorié et deux Lucarnes arrondies; on voit en arrière un pavillon central carré, surmonté d’un toit en carène ».

Comme le château, la chapelle au coin de la cour date du XVIIIè siècle. Elle porte le millésime 1747. Le petit édifice est surmonté d’un clocheton ajouré qui possède encore sa cloche. La nef est éclairée par deux fenêtres romanes et comporte un petit jubé au-dessus de la porte d’entrée. L’autel de marbre est simili-marbre rose est orné d’une croix de malte en son milieu.

Furent enterrés sous la dalle de la chapelle, les parents de l’ancien propriétaire Monsieur André Desclos de la Fonchais, à savoir: son père mort de la grippe espagnole en 1918 ou 1919, son frère tué à la guerre en octobre 1918, sa mère la comtesse, inhumée là vers 1950.

On célébrait jadis, la messe au Bois Glaume aux processions de la Saint-Marc et des Rogations. À cinq mètres de la chapelle, de l’autre côté du chemin, la boulangerie banale (Les banalités sont, dans le système féodal français, des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. En contrepartie, les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, pour un prix qui est fixé par le seigneur. Ce sont des services publics), jusqu’ici ignorée des historiens, laisse voir, quand la porte est ouverte, deux gueules de four côté est et côté ouest, surmontées chacune de deux hottes verticales, en petit appareil de pierres plates soutenues par une base de bois de charpente.

La façade de chaque hotte mesure 1m40 de hauteur et 1m80 de largeur. La chambre du four, à l’est, a disparu peut être sous l’effet d’un accès de fureur révolutionnaire car au moins un de ces fours était un four banal.

La fouie voisine, que P. Banéat trouva en assez bon état, entre les deux guerres, a vu ses parois de terre s’effriter quelque peu depuis que les tempêtes enlevèrent son chapeau d’ardoises. Elle ne monte plus qu’à six mètres au-dessus du sol. Le damier d’alvéoles est encore fréquenté par quelques pigeons.

Le mail, l’avenue où les habitants du château jouaient et poussaient des boules de leurs maillets, a conservé des arbres. Le chemin qui conduisait au pont de Roudun, où étaient perçus des péages, est resté dans son état primitif, c’est à dire très raboteux, sur les flancs du Tertre gris, qu’il descend en biais. La pièce d’eau voisine, qualifiée d’étang par les visiteurs, est en fait le Marais, nom qu’il porte sans grande modification depuis l’époque gauloise.

Le château du Bois Glaume fut donc la résidence normale ou occasionnelle des seigneurs de Poligné à partir du XIIIè siècle. La Révolution détruisit la seigneurie et amputa considérablement le domaine.

En 1845, le château et des fermes voisines appartenaient Madame Victoire de la Houfraye, veuve de Monsieur Charles-Michel de Picot. En 1900, c’est la propriété de Monsieur de Villemorge, auquel succéda Mlle de la Fonchais, qui la transmit peu avant 1914 à Monsieur Desclos de la Fonchais.

La réfection de l’extérieur du château, en particulier celle de la toiture, fut effectuée en 1912 et 1913. De belles plantations de conifères, aux essences variées garnirent les pentes du coteau. Les malheurs de la guerre et la mort aux armées du futurs occupant, empêchèrent de mener à bien la restauration de l’intérieur. Lorsque les menuisiers de Pancé, qui se trouvaient là le 2 aout 1914, entendirent sonner le tocsin de la mobilisation, ils partirent précipitamment, abandonnant leurs outils qu’ils retrouvèrent à leur retour exactement dans la même position.

En 1989, le domaine est racheté par la famille Berthélémé qui s’attache à mener à bien « la résurrection du domaine ». (Voir photos associations)